Fret maritime : potentielles perturbations dans les ports de la Côte Est américaine ?
Anticipez les impacts potentiels d’une grève dans les ports américains de la côte Est et le golfe du Mexique en raison de négociation compliquées entre l’ILA et l’USMX. Avec une échéance fixée au 15 janvier 2025, le risque de grève pourrait entraîner des perturbations majeures dans les ports de New York/New Jersey, Savannah, Charleston, Houston... Ces tensions s’inscrivent dans la continuité des arrêts de travail d’octobre 2024, qui avaient déjà paralysé 36 ports et perturbé les chaînes logistiques internationales.
États-Unis : grève des dockers dans les ports de la Côte Est et du Golfe du Mexique
Contexte : des négociations sous tention entre l’ILA et l’USMX
Les perturbations font suite à l’expiration du contrat entre l'International Longshoremen's Association (ILA) qui représente 45 000 travailleurs portuaires sur les côtes Est et du Golfe américaines et l'United States Maritime Alliance (USMX). Les négociations se poursuivent, avec une échéance fixée au 15 janvier 2025. En cas d’échec, un mouvement de grève pourrait toucher les principaux ports de la côte Est et du Golfe des États-Unis, ce qui entrainerait des perturbations significatives.
Récapitulatif des événements passés :
En octobre 2024, une grève des dockers a paralysé 36 ports de la côte Est et du golfe des États-Unis, provoquant d’importants retards logistiques et des perturbations des chaînes d’approvisionnement. Les opérations ont repris après un accord provisoire, et une prolongation du contrat jusqu'au 15 janvier 2025 pour permettre de finaliser les négociations. Toutefois, la situation a mis plusieurs semaine pour revenir à la normale en raison de la congestion portuaire liée aux arrêts de travail.
Janvier 2025 : un risque de nouvelles perturbations ?
Mise à jour, le 09 janvier 2025 :
La date limite des négociations entre l'ILA et l'USMX, fixée au 15 janvier 2025, approche à grands pas. Toutefois, un accord provisoire a été annoncé entre les deux parties, couvrant une période de six ans, et semble être en voie de ratification. Cet accord permettrait de préserver les emplois actuels tout en modernisant les ports avec des technologies qui créeraient de nouveaux postes, rendant ainsi les ports de la côte Est et du Golfe des Etats-Unis plus sûrs et efficaces. Les détails restent à finaliser.
Si cet accord venait à échouer, un nouveau mouvement de grève pourrait débuter, impactant des ports stratégiques comme New York, Savannah, Charleston, Houston, et bien d'autres. Les conséquences incluraient une réduction de la capacité disponible, des navires immobilisés en attente d’un quai, et une hausse des tarifs de fret, comme cela a été observé lors d'épisodes similaires par le passé.
Nous recommandons vivement de planifier des itinéraires alternatifs et d'anticiper les éventuels impacts, tout en surveillant de près l'évolution des négociations.
Scénarios et impacts potentiels
Grève de courte durée (1 à 2 jours)
- Une grève limitée entraînerait une congestion portuaire modérée, qui pourrait être résolue dans un délai de 5 à 7 jours. Les coûts et les retards logistiques resteraient contenus, sauf dans le cas où certains transporteurs invoqueraient la force majeure, ce qui pourrait forcer le réacheminement de conteneurs vers des ports étrangers, augmentant les délais.
Grève prolongée (1 à 2 semaines)
Un mouvement plus long aurait des conséquences nettement plus graves :
- Congestions majeures dans les ports et centres de dépôt de fret.
- Capacité portuaire saturée, entraînant une pression sur les réseaux de transport routier et ferroviaire.
- Augmentation des coûts logistiques et des retards dans toute la chaîne d'approvisionnement.
Enjeux des négociations
La grève d'octobre 2024 a mis en lumière des revendications salariales et des demandes de protection contre l'automatisation des infrastructures portuaires. Les dockers de la côte Est exigent des conditions similaires à celles obtenues par leurs homologues de la côte Ouest en 2023.
Les ports de la côte Est gèrent 56 % des importations américaines par conteneur et 68 % des exportations, rendant leur rôle crucial pour le commerce international. Toute interruption prolongée aurait des conséquences majeures sur les délais de livraison, les coûts et la disponibilité des biens.
Conséquences des arrêts de travail des dockers
Congestions portuaires :
Chaque jour de grève peut entraîner jusqu’à cinq jours de retard en raison de l’accumulation des navires en attente. Les ports de la côte Ouest, souvent sollicités comme alternative, risquent également de subir des congestions supplémentaires.
Impact opérationnel pour les armateurs :
Certaines compagnies maritimes pourraient imposer des surcoûts opérationnels ou des frais de réacheminement. Les Container Reefer (conteneurs réfrigérés) pourraient faire l’objet de frais journaliers pour leur surveillance ou leur alimentation en énergie.
Solutions et alternatives pour minimiser les impacts
Utilisation des ports alternatifs :
Les ports canadiens comme Montréal et Halifax représentent des options intéressantes pour rediriger les flux. Toutefois, ils ne sont pas exempts de risques, comme des grèves ponctuelles ou des congestions liées à l'augmentation des volumes détournés.
De plus, deux ports non syndiqués de la côte Est, Portland (Maine) et Chester (Pennsylvanie), pourraient offrir des solutions viables pour les expéditions vers l’Europe. Bien que de capacité moindre, ces ports permettent d’éviter les blocages syndicaux des hubs majeurs.
Détournement vers la côte Ouest ou le Canada :
Acheminer les cargaisons vers des ports de la côte Ouest des États-Unis ou du Canada peut offrir une alternative. Cependant, cette option reste complexe, notamment en raison :
- Des goulets d’étranglement ferroviaires, comme ceux observés à Chicago.
- Du risque de congestion accrue, puisque les ports de la côte Ouest, tels que Los Angeles et Long Beach, pourraient eux aussi subir une surcharge en cas de détournement massif des flux.
Ces alternatives nécessitent une coordination logistique renforcée, notamment avec des partenaires spécialisés dans la gestion multimodale.
Planification logistique proactive :
- Réviser les délais d’expédition pour anticiper les perturbations et éviter les ruptures dans la chaîne d’approvisionnement.
- Renforcer les stocks stratégiques pour les produits essentiels, particulièrement ceux dépendant des flux maritimes des côtes Est et Golfe.
- Opter pour des services intermodaux gérés, combinant transport maritime, ferroviaire et routier, pour garantir une continuité des flux et un contrôle complet des cargaisons en transit. Ces services offrent une visibilité "end-to-end" et s’avèrent particulièrement adaptés en période de perturbations.
- Travailler avec des experts logistiques, capables d’optimiser les routes, de coordonner les alternatives et de minimiser les retards et les coûts associés.
Nous vous invitons à anticiper les impacts
Recommandations pour anticiper janvier 2025
Pour éviter des perturbations majeures, nous conseillons de diversifier les itinéraires et d’anticiper les flux logistiques dès maintenant.
Les décisions concernant le réacheminement des cargaisons seront prises en tenant compte des délais, des coûts et des besoins spécifiques. Bien que toutes les alternatives ne soient pas optimales, elles représentent des solutions pratiques face à une éventuelle perturbation majeure.